Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du jeudi 13 novembre 2008

Le comité d'évaluation et de suivi de l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) s'inquiéterait d'un «financement insuffisant»

La rénovation urbaine, politique pivot du gouvernement en direction des quartiers défavorisés, souffre notamment de retards de travaux et surtout d'un financement insuffisant, alerterait un rapport du comité d'évaluation et de suivi de l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU). Ce rapport révèlerait que, fin 2007, seuls 43,7 % des opérations programmées avaient été effectivement lancées. Ce document, dont l'AFP a eu une copie mercredi, devrait être remis à la ministre du Logement et de la Ville Christine Boutin à la fin novembre. La programmation au 31 décembre 2007 «révise à la baisse les objectifs quantitatifs fixé par la loi de programmation de la cohésion sociale de 2005.(...) l'objectif de 250.000 démolitions a été réduit à 130.000, ce qui pourrait entraver l'objectif de diversification de l'habitat», relèveraient les auteurs du rapport. De plus, «plus de 9 des 12 milliards d'euros attribuables par l'ANRU, soit près des trois quarts des crédits de l'Agence, ont été affectés fin 2007. Il est donc probable que les crédits disponibles ne permettront pas d'atteindre les objectifs du programme», s'inquiéteraient-ils. L'inquiétude est d'autant plus vive qu'après un «engagement financier croissant» de l'Etat entre 2003 et 2007, la subvention étatique à l'ANRU a diminué en 2008 et l'Etat se désengage en 2009, laissant très majoritairement ce financement à la charge du 1% logement. S'ajoute à cela un «retard général des engagements et des livraisons des démolitions, reconstructions, réhabilitations et résidentialisation de logement», qualifié de «manifeste». Les démolitions sont les plus avancées avec 84% de réalisées contre une moyenne de 65% pour les autres opérations. Le «décalage temporel» entre démolitions et reconstructions de logements sociaux conduit à un déficit de 21.000 logements au 31 décembre 2007, ce qui pourrait «accroître les tensions actuelles sur une partie du parc social». L’Agence est présidée par Gérard Hamel, député UMP d’Eure-et-Loir, maire de Dreux. (avec AFP)

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